Nicolas 3

Salut Nicolas ! En une ligne, comment définis-tu ton travail ?

J’aide des organisations à mettre au clair ce qu’elles ont à dire, et à le mettre à la portée de ceux à qui elles souhaitent s’adresser.

Peut-on dire que tu es consultant ?

Oui, mis à part que ce terme recouvre des réalités très variées ! L’intérêt de ma position est qu’elle est en dehors de la structure pour laquelle j’interviens. Je revendique cette distance pour décentrer le point de vue et toucher un public extérieur.

C’est cette recherche de distance qui t’a conduit à sortir de chez l’annonceur, et à te mettre à ton compte ?

Tout à fait. J’ai d’abord travaillé pour les institutions dans les institutions, par exemple la Région Rhône-Alpes ou le label Max Havelaar. Le fait de se situer à l’extérieur apporte une vision plus claire et une plus grande liberté d’action. Depuis le printemps 2015, je suis entrepreneur salarié en coopérative d’activité.

Quels sont les autres avantages au statut d’indépendant ?

La diversité des clients, des problématiques et des situations est absolument enrichissante.

Tu as choisi de t’établir à l’Atelier des médias, un espace de coworking lyonnais, alors que tu es déjà membre d’une coopérative d’activité. Quelle différence fais-tu entre ces deux cadres ?

À la coopérative d’activité, j’apprécie d’avoir des regards différents sur les aspects commerciaux et juridiques de mon activité. J’y croise aussi des professionnels, par exemple un revendeur de peinture naturelle ou un consultant de sécurité au travail… Les interactions sont donc moins évidentes qu’à l’Atelier des médias où les professionnels de la communication sont très représentés : cet entourage est primordial pour le développement de mon activité. Je cultive aussi des liens avec des consultants en développement durable afin d’articuler le « faire » et le « faire-savoir ».

Pour bien comprendre ton métier, peux-tu expliquer l’une de tes interventions sous forme de cas pratique ?

Oui, bien sûr. J’ai par exemple travaillé pour une petite entreprise montée par trois amis. Très enthousiastes, ils ne distinguaient pas complètement leur propre identité de celle du projet. Ils ne parvenaient pas à formuler clairement leur offre marketing. Pour eux, la problématique était donc de projeter leur vision en dehors du champ personnel. Nous avons travaillé sur l’identité du projet, les missions et les valeurs. Nous l’avons traduit par un argumentaire et un positionnement commercial. Puis nous avons créé une identité graphique, avec un logo et une signature. Nous avons ensuite élaboré les outils de communication. Pour ce travail, je me suis entouré de plusieurs coworkers aux compétences complémentaires aux miennes : Charlotte Esquerré, Philippe Boyrivent et Pauline Gamore.

Quels sont tes projets en cours ?

J’ai l’envie de « communiquer pour ceux qui agissent », comme je dis volontiers dans mes présentations. Ce sont des PME, des enseignes de la grande distribution, des entreprises de l’économie sociale et solidaire, des associations, des ONG, des syndicats d’initiative, des fédérations, etc. Je suis motivé par les problématiques de développement local, d’environnement et de solidarité, par les projets porteurs de valeurs, de sens ou d’utilité sociale.

Une motivation qu’on retrouve dans ton guide Lyon fermier, où et comment consommer local?

Oui ! Les initiatives locales foisonnent, et sont porteuses de sens. Cet ouvrage montre la vitalité de la filière agro-alimentaire locale et oriente le lecteur vers toutes les ressources locales pour bien manger en préservant l’emploi sur le territoire.

Dans tes meilleures projections d’avenir, comment ton activité va-t-elle évoluer ?

J’ai une réflexion en cours avec de possibles associés ou collaborateurs. Elle porte sur le développement d’une offre de service de responsabilité sociétale aux entreprises. Il s’agit d’appliquer les principes du développement durable à l’entreprise, en questionnant sa responsabilité vis-à-vis de ses parties prenantes, de ses salariés, de son territoire, etc. Je me vois bien intervenir sur ces problématiques en équipe et en mixant les cultures professionnelles : agronome, spécialiste des formes innovantes de management, du marketing… Je cherche ainsi à proposer la communication comme un outil pour encourager les changements de pratiques.

Pour finir, comment vois-tu 2016 en trois mots ?

Se parler, se comprendre, dépasser nos préjugés.

> Site internet de Nicolas Gauthy Fait et Cause

Propos recueillis par Marlène Giroudon