« Atiab » : c’est le nom qu’a choisi Philippe Rahbé pour son nouveau projet de lutte contre le gaspillage alimentaire. « Cela signifie ‘de meilleur goût’, en libanais », explique-t-il. Un clin d’œil à son pays d’origine, où Philippe a fait vivre pendant un an une épicerie bio.

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Sa vocation est toute récente mais bien ancrée : « Je veux permettre au plus grand nombre de mieux se nourrir, avec de bons produits, sans épuiser les ressources de la planète », raconte Philippe Rahbé, 43 ans, entrepreneur. « Il y a quelques années, je suis tombé sur un article qui expliquait qu’en 2050, les ressources de la planète ne seraient pas suffisantes pour nourrir les 10 milliards d’humains qui l’habitent. Cela m’a marqué. »

Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, Philippe s’apprête à lancer Atiab, son tout dernier projet. Le principe : acheter à bas prix, auprès de producteurs locaux, les légumes invendus en raison de leurs « défauts » ou d’une surproduction, les transformer et en faire des produits en conserve (soupe, jus, gaspacho…), pour les vendre ensuite en bouteilles consignées, dans les réseaux de circuit court. De plus, il souhaite, à terme, former et employer des personnes réfugiées. Le nom du projet est un clin d’œil à son pays d’origine, le Liban : « En Libanais, on utilise le mot ‘atiab’ pour désigner un plat qui a meilleur goût, dans les buffets par exemple. »

« Le coworking m’a permis de me lancer »

Journaliste de formation, Philippe a d’abord travaillé en radio, puis pour des médias francophones au Liban, avant d’évoluer dans la communication. En tant que jeune chargé de communication dans une entreprise du BTP, il a « tout appris sur le tas », se souvient-il. Après une autre expérience de communication, cette fois dans un laboratoire pharmaceutique, il se sent « un peu perdu » : « je ne savais pas ce que je voulais faire », raconte-t-il. Et c’est en 2013 qu’il arrive à l’Atelier des médias : « J’y ai découvert le monde de l’entrepreneuriat. Le coworking m’a permis de me lancer, me mettre à mon compte. Les coworkers m’ont donné des conseils, rassuré, fait travailler avec eux.»

C’est à l’Atelier des médias que Philippe découvre La Ruche qui dit oui, une « révélation » pour lui. Pour La Ruche, il cherche des producteurs locaux pour créer son marché en circuit court : « Je leur disais bien que ma première vache, je l’avais vue au salon de l’agriculture ! Mais travailler avec des producteurs, proposer de bons produits, ça avait vraiment du sens pour moi. » Après la première Ruche, dans le 1er arrondissement, une seconde voit le jour dans le 5ème. Après avoir fait vivre une épicerie bio au Liban pendant un an, Philippe est revenu en France lancer son nouveau projet. Et il est revenu aussi à l’Atelier des médias : pour lui, « c’est un cocon où venir se ressourcer à chaque fois qu’on en a besoin. »