Tu viens d’arriver à l’Atelier des médias en tant que photographe indépendante, suite à une reconversion professionnelle. Quel est ton parcours ?

J’ai été cadre de direction dans le secteur de la santé pendant 10 ans. Un métier intense et passionnant, que j’ai commencé à questionner avec l’arrivée de mes enfants. J’ai réalisé que le quotidien avec ma famille était précieux et je ne voulais pas passer à côté. Mais aussi que j’avais enfoui une partie de moi-même ces dernières années. Notamment mon besoin de créativité, de relationnel mais aussi d’être sur le terrain et de bouger !

J’ai rejoint le réseau Pose ta dem’ qui m’a permis de me poser un peu, de réfléchir et de trouver ma voie. En février, j’ai décidé de me lancer en tant que photographe… Et le confinement est arrivé !

Comment as-tu encaissé la contrainte du confinement au moment du lancement de ton activité ?

J’en ai profité pour me perfectionner à fond ! Bien sûr je ne suis pas partie de rien : j’avais déjà une pratique photographique régulière. Mais j’ai pu me former en suivant un workshop pendant lequel j’ai énormément travaillé mon identité visuelle. Et je me suis exercée en m’imposant de poster tous les jours des clichés sur Instagram. J’ai beaucoup progressé pendant cette période car j’avais la volonté très forte d’avancer.

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« Photo de famille » par Anne Gentilleau

Quelle est ton approche photographique ? En quoi tes photos sont elles singulières ?

J’aime photographier les familles car je crois qu’il y a une part d’extraordinaire dans le quotidien. Si la photo envahit nos vies avec les smartphones, c’est dans un flux de quantité, au détriment de la qualité des images. C’est difficile pour une famille de les trier et d’en tirer quelque chose. De plus, il manque souvent le parent photographe sur les images !

Je propose donc aux familles de prendre 2h pour vivre un moment tous ensemble. Je ne pensais pas que les expériences seraient si intenses ! Je photographie la joie qu’on a d’être ensemble, d’être une famille. Ces images créent un vrai patrimoine visuel. Elles fixent ce qu’il y a de plus précieux le quotidien avec ses proches.

Les tirages papiers, les albums sont des objets qui vont circuler entre les mains, qui restent. Ce sont des photos qui vivent au delà de l’éphémère de la prise de vue.

Tes photographies dégagent beaucoup de naturel et de spontanéité… Aux antipodes des photos de familles « chez le photographe » ! Comment parviens-tu à ce résultat ?

Je prends le temps de faire connaissance avant la séance photo. On se parle au téléphone, on apprend à se connaitre, on travaille un peu sur le type d’activité qu’on va faire pendant la prise de vue. J’arrive à mettre en confiance les enfants en ne sortant pas mon appareil tout de suite, et puis tout se fait très naturellement. Je saisis les émotions et les connections entre les membres de la famille, sur le vif, afin de préserver le naturel des situations.

Mais tu ne photographies pas exclusivement des familles, tu t’intéresses aussi au monde de l’entreprise…

Oui, je m’intéresse particulièrement aux entrepreneurs (coachs, artisans, créateurs…) car ce sont des personnes qui vivent leurs projets intensément, qui les mènent avec leurs tripes ! Et mettre son talent au service de son métier, ça a beaucoup de sens pour moi. C’est pourquoi je photographie aussi le monde de l’entreprise avec l’idée de ne pas faire des portraits corporate figés mais au contraire, des photographies qui leur ressemblent vraiment. Il faut avant tout qu’elles révèlent qui sont les gens.

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Evénement d’entreprise, capturé par Anne Gentilleau

Rejoindre l’Atelier des Médias en co-working, c’était un choix important pour toi ?

J’ai eu l’habitude d’être entourée de collègues dans mon ancienne vie ! Alors oui, pouvoir échanger des idées, rester connectée au monde, partager avec d’autres indépendants c’est très important !

Mais ce qui a fait la différence est aussi le fonctionnement associatif du lieu. Je suis contente de ne pas juste « consommer » un endroit mais d’en être acteur aussi et de participer activement à la vie du lieu.

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