benjamin-richy-carre-600x600

Depuis janvier, Benjamin Richy a posé son clavier à l’Atelier des médias. Cet UX designer, enjoué et dynamique, raconte son expérience de coworking à Lyon.**

Benjamin, j’ai repéré sur ton site des mots qui reviennent souvent : User eXperience Design ou expérience utilisateur. Ça semble être le cœur de ton métier. Tu peux m’expliquer très simplement de quoi il s’agit ?

C’est vrai que si je dis aux gens que je suis UX Designer, ça parle pas forcément. UX, c’est au sens d’« expérience utilisateur » et Designer au sens de « conception ».

En fait, mon travail consiste à créer des solutions qui vont enchanter les utilisateurs ! C’est-à-dire que les utilisateurs sont confrontés à des logiciels, des sites web, des services en ligne, et je vais me concentrer sur la façon dont ils les utilisent. Par exemple, est-ce que c’est facile, fluide, naturel ? Je vais ensuite essayer de créer un mécanisme d’utilisation qui soit à la fois intuitif, engageant et efficace.

Mon boulot, c’est vraiment de concevoir comment l’utilisateur va s’approprier une solution, de type support numérique. Mais aussi comment se passe son expérience lorsqu’il va sur un point de vente retirer ce qu’il a commandé sur Internet et qu’ensuite, il retourne sur Internet dire qu’il est très content de l’accueil qu’il a reçu. Réconcilier, si tu veux, la partie expérience sur le web et expérience avec de vrais humains.

madame

Est-ce que tu travailles directement avec des utilisateurs ?

Oui bien sur, nous les impliquons très tôt dans les phases de conception, ils tiennent un rôle essentiel aussi sur les tests utilisateurs scénarisés. Je travaille avec des clients qui fabriquent des solutions pour ces utilisateurs. Ça peut être des logiciels, des sites d’e-commerce, des sites web, des sites qui gèrent des contenus, des applications et aussi des bornes interactives dans une pharmacie ou dans une banque, comme j’ai eu le cas récemment.

Imaginons un cas pratique. Je te confie mon site professionnel : comment est-ce que tu vas procéder pour l’améliorer ?

La première chose que je vais faire, avant même de regarder le site, c’est de te demander en quoi consiste ton boulot, qui sont les gens qui vont s’adresser à toi, pourquoi ils vont s’adresser à toi, ce qu’ils recherchent.

Puis, quand je vais aller sur ton site web, je vais me mettre à la place de ton client potentiel et je vais dire comment il va réagir, ce qu’il cherche, où il va naviguer. Ensuite, je vais produire un certain nombre d’erreurs, suivre des navigations plus ou moins compliquées sur lesquelles il va y avoir des embûches. Certaines d’entre elles vont me frustrer et d’autres vont avoir l’effet contraire. Je vais me dire : « Ce qu’elle me raconte, c’est vraiment bien, j’ai envie de travailler avec elle ». Là, tu retrouves ce qu’on appelle l’« expérience-clé », c’est le bouton sur lequel tu vas appuyer pour déclencher la relation.

Qu’est-ce qui t’a amené à te lancer dans cette activité ?

J’ai une formation d’ingénieur à la base et j’ai toujours été un peu un créatif refoulé. J’adorais les Lego quand j’étais petit, c’est d’ailleurs toujours le cas avec mes enfants! Les Lego, c’est concevoir quelque chose, t’approprier ce que tu as comme matière, la déconstruire et la reconstruire pour aboutir au résultat désiré.

J’ai longtemps travaillé dans des sociétés qui fabriquaient des logiciels pour la gestion de relation client. On me demandait de me concentrer sur la satisfaction client et aujourd’hui, j’ai plutôt envie de me concentrer sur la satisfaction utilisateur.

Pour quelles raisons as-tu voulu rejoindre un espace de coworking ?

Il y a trois raisons. Tout d’abord, il y a quinze ans, j’ai déjà travaillé à mon compte, j’étais chez moi et l’hiver, c’était déprimant ! Ensuite, c’est que mon épouse travaille aussi à la maison, avec des enfants parce qu’elle est assistante maternelle. Ce n’est donc pas possible d’y rester pour travailler ! La troisième raison, c’est que je voulais recréer un certain climat social et dialoguer avec des personnes. Même si on ne fait pas le même métier… Au contraire, ça se passe encore mieux !

Et alors, pourquoi avoir choisi l’Atelier des Médias ?

Parce que c’est un espace de coworking associatif. Ça facilite les relations avec les gens par rapport à d’autres coworkings où chacun peut être dans sa bulle. Ici, il y a de vrais échanges entre les personnes et on apprend très vite auprès des autres parce qu’ils sont déjà passés par plein de phases euphoriques ou difficiles. Le retour d’expérience est donc précieux. L’ADM devrait d’ailleurs être aussi perçu comme une agence de communication, de média, voire une agence du web, tellement les profils sont riches, variés et complémentaires.

Des propos recueillis par la coworkeuse Laetitia Agostino.